08
2014Lettre imaginaire de mai
Une princesse aux temps anciens, hier, possiblement ce jour même…. Fleur blanche née d’un père, kyrielle de subdivisions, et d’une mère, liane lovante. L’enfant se révélait délicieusement liée.
Certaines humeurs venteuses ébranlaient le bourlingrin, déclenchaient un enchainement d’émois accusés. La liane, parce qu’elle s’y obstinait presque plus que tout, assurait la princesse de sa disponibilité. Les branches s’accrochaient au tronc faisant évidence, port de plaisance. Un jour lointain la princesse deviendrait….
Jadis assurément, à présent certainement, des princesses se débattent, questionnent de qui et de quels sortilèges sont-elles l’objet. La bienveillance maternelle ne les réprimerait-elle pas à tant compter pour elle, à surveiller le lait sur le feu ? Qu’en est-il de cette histoire originelle, la liane enroulée autour du tronc ? S’y perdre tout à fait, chuter de peur en souffrance, manquer à l’autre !
La princesse y laisse des plumes le long d’une lenteur à vif. C’est le temps de rompre le filtre sauvage vers un ailleurs éthique. Sommes-nous nées pour faire liens et tenir le duvet laissé par d’autres au-delà de la raison ? Des princes et des princesses pleurent, s’étranglent ! Catastrophe fondamentale vécue au nom de soi-même. Répétitions chroniques à peine perceptibles : coupures, accrochages paradoxaux et infinis, du moins semblerait-il.
Envoyée en l’air la logique binaire, laisser à l’autre le soin de nous connaitre jusqu’au bout des pieds. Une mère de la sienne, avait à se séparer, délester absolument les princesses, autrement les princes, d’une confusion endossée. Altérité nommée : faire avec et volent à tire d’ailles, branchages de travers et vision du monde intime et séparée.
Il était une princesse de demain. Fleur blanche née d’un père, kyrielle de subdivisions, et d’une mère, liane lovante. L’enfant se révélera délicieusement liée, il lui faudra, des jours, lutter pour désirer voler sans elle.