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2012
Ce mois de décembre, une image en début de lettre de la série Pêcher, Pomme ! Salade de fruits jolie, jolie….. et puis presque tout à fait autre chose !
C’est l’histoire de L’arroseur arrosé,
Vous le dire ! Je suis photographe et donne à voir à travers un objectif. Entre lui et moi, rien ne peut être exprimé, c’est ainsi.
Un quart d’heure, c’est la durée qui s’offrait à moi devant ces grilles piquantes du jardin du Luxembourg. Mes chaussures descendent l’ensemble de mon corps en bas des escaliers de pierre. La fontaine est ma destination, une évidence ! Oui mais…
Une mouette, ou est-ce un goéland, contourne la pelouse. Ses pattes se lèvent un peu et posent avec parcimonie chaque doigt sur le sol gravilloneux. Le correcteur orthographique se métamorphose en poète et m’assure : gravillon-eux, je prends ! Les plumes de son dos se froissent et se désolidarisent. L’oiseau se dessine un peu frileux. CLIC !
La pelouse interdite fait la pose. Un cri en transporte treize, les mouettes planent, orage ahurissant. La nuque renversée, je vois. CLAC !
Insignifiants, quinze oiseaux-mouettes squattent une portion de la surface verte. Le bec canalisé par la gravitation, elles se montrent besogneuses. CLIC,CLAC !!
De mes yeux je les ai vues ! Je vais leur dire !! Raconter à vous.
Sur ce site photographique, un espace de photographies sans image. Représentations singulières à imaginer. Récits au coin du feu avant que l’écriture soit. L’arroseur est alors arrosé !
Noëlle Echiffre
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Le lien du mois
Bienvenue dans une maison qui conçoit des livres de qualité, en empruntant son nom à un univers mêlé de poésie, d’addiction, d’exotisme et de fantasmes. La voilà qui façonne ses livres comme on invite au voyage, avec une sereine monomanie autour de la question du territoire.
Le territoire n’est pas le paysage. Il n’est pas non plus ce que l’homme, ou les animaux en font.
Oubliés les guides, la géographie, l’illustration, le récit, la description, l’altitude, le climat, le fuseau horaire, la température, ou la saison. Il n’est pas l’horizon ni la terre. Et cependant, il est tout cela. Alors que peuvent les auteurs au milieu de cette confusion ? Comment se frayer un chemin de traverse sans pervertir la nature de son âme ? Le monde ne se satisfaisant jamais d’une reproduction monadologique, où la création de l’univers s’expliquerait par la déclinaison du « moi », les artistes doivent se nourrir d’antithèses, de détails. De souvenirs et de paradoxes. Nous proposons par conséquent d’envisager des ensembles. Littéraires et plastiques. Le sens ne naîtrait ni précisément de l’un, ni complètement de l’autre, ni dans l’agencement en miroir de ces deux langages ; il jaillirait de l’endroit où le lecteur s’enracine, y trouve un lit. Nous souhaitons voir s’installer cet « entre-deux », ce pli subtil où coïncident les pensées.
Lecteurs et auteurs, dans une complicité tacite, un temps retrouvé.
Cette maison en est au début du voyage. Souhaitons-lui une vie longue et belle. Dans la joie.
Et puissiez-vous, futurs lecteurs ou déjà bergers, guider notre transhumance.
Voir la traduction en japonais
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2012En ce mois de novembre, je demande à Camille de nous raconter ses choix de sites photos. Elle m’a proposé un certain nombre de thèmes. Je me suis vue comme un chat, le poil hérissé par une typographie ou une organisation glaciale. Elle a souri et s’est exclamée : j’en étais sûr ! Nous sommes alors revenues vers sa première proposition, celle qui lui semblait me correspondre. J’ai ronronné…
Quand à la rentrée, Noëlle m’a demandé de refondre son site, j’ai hésité sur le thème à mettre en place. Un site, c’est avant tout une question d’organisation discrète, il doit de permettre à chacun de se perdre et se s’y retrouver à la fois.
Assurant mes arrières, j’ai multiplié les propositions graphiques, mais c’est la première qui a fait mouche. Avec ce nouveau thème, on navigue intuitivement d’une série à l’autre. Des articles plus détaillés sur certaines séries sont proposés pour aller plus loin. Enfin et surtout, si vous souhaitez réagir en ligne, c’est maintenant possible, vous pouvez laisser un commentaire ou un message !
Le Val de Loire ne vous est plus inconnu. Je vous présente l’hôtel La Mère Hamard au matin du 16 août. Supposez une chambre se transformant en instant de vie. Jean est sous la douche, cette fois-ci fortuitement, systématiquement les jours suivants. Nos souliers conversent, leurs lacets se délassent.
La journée n’est pas très avancée nous vadrouillons au jardin de Malévrier. Les danses de ciseaux sont visibles, la précision des formes l’atteste. Une pente à grimper et des branches entremêlées ; recherches paradoxales.