Jean-Baptiste Caudiu

Newsletter de mars

 Les nouvelles images du mois

 

 

Ce mois-ci entre songe et éveil, les images constituent un cycle. La première mute, elle est dernière, les couleurs produisent des tâches, trous vers d’autres espaces.
L’Inde non-connue se transforme en hallucinations, somnambulisme. Esquisse de nageoires et vert flotteur pris dans une oblique de paupières dubitatives.
Et puis au loin, presque oublié, un pont et ses bâtisses. Un souffle pierreux soutient et nous dit de le passer, de ne pas s’y fixer. Présent avant, là encore, raconté après…
Le printemps arrive et le ciel va prendre de la hauteur. Espérons que les nuages blancs viennent nous rattraper au cas où….
Noëlle Echiffre
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L’arroseur arrosé : cliquez ici pour lire Histoires de stations. 
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Le lien du mois :  Petites Graines

Il y a 10 ans Noëlle et Jean m’accueillaient à bras ouverts dans leur magnifique grange de Guercheville.
C’était le cadre idéal pour la première de « Sorcière », mon solo au trapèze que je créais à ce moment-là. Aujourd’hui c’est dans la newsletter de Noëlle que je retrouve leur accueil si simple et généreux !
Je suis trapéziste. Danse, acrobaties et théâtre gestuel jalonnent aussi mon parcourt. J’aime jouer avec les matières, mélanger les styles et donner à rêver. Je suis aussi maman depuis deux ans et avec ma fille je suis entrée dans ce très surprenant monde des bébés. En la voyant réagir dès 6 mois aux nombreux spectacles que j’allais voir pour moi, j’ai réalisé que les petits avaient une sensibilité et une curiosité incroyables qui dépassent de loin les idées préconçues que l’on peut avoir dans ce domaine.
Alors j’ai eu envie ! Envie de voir ce que je pouvais leur raconter.
Mais pas avec des mots.
Avec des mouvements, des couleurs, des odeurs et … de la musique !

« Petites Graines » un spectacle pour très petits spectateurs de 6 mois à 5 ans et leur famille.

« Parce que les tout-petits passent leur temps à apprendre à quoi ressemble la vie, une violoniste chanteuse et une danseuse acrobate la font pétiller devant eux :

Mouvements, musique, couleurs, odeurs, surprises…

De la douceur, de la délicatesse, de la vivacité et de la joie !

Comme autant de petites graines que l’on sème au gré du vent.

Un voyage d’émotions et de sensations. »

Cela fait bientôt un an que Anne Berry et moi même travaillons dessus.

Notre spectacle sera prêt en Mai, à la suite d’une résidence au Figuier Blanc, le théâtre d’Argenteuil.

 

  • Notre site internet vous présentera le projet.
  • Notre facebook pour nous suivre au plus près de notre actualité.
  • Il y a 10 jours, nous avons lancé une campagne de financement participative afin de boucler notre budget par le biais d’un site internet appelé Babeldoor. Si le cœur vous en dit, participez à une création professionnelle de qualité et rendez des petits bouts heureux de découvrir la magie d’un spectacle et de faire d’incroyables expériences.
  • Vous pouvez aussi tout simplement parler de notre spectacle à toutes personnes ou structures qui pourrait être intéressée (théâtre, mairie, centre culturel, mais aussi crèches, école maternelle, …).
  •  Vous pouvez nous écrire par mail si vous souhaitez d’autres informations au sujet du financement ou du spectacle.

Merci pour votre attention, et au plaisir de vous accueillir à l’une de nos futures représentations !

Delphine Sénard

Histoires de stations

Je tire une valise vide, rien à l’intérieur, c’est  une blague faite à ceux qui s’accrochent à la leur !

Une jeune femme, presque jeune fille, oublie sa sagesse pour lancer une toux caverneuse.

Reflets du côté fenêtres, les barres de la rame et les points jaunes des stations, reflets transformés sur peinture grise du wagon. Clic !

Plaisance, une jeune fille, encore adolescente, concentrée sur l’ouverture et la fermeture de sa bouche, l’air ailleurs. Tout près de la jeune fille sage et de ses bruits de gorge. Clac !

Montparnasse, un lacet défait glisse entre des semelles imposantes. Se laisse trainer le long des marches comme le ferait un enfant fâché. Des doigts vont vers lui, le gratouille et lui redonnent la forme. Clic ! Clac !

Newsletter de février

Conte de Noël

Il était une fois, une couche de neige recouvrant toute différence. L’origine oubliée nous souffle : « sa couleur est blancheur ». Il faut du temps pour perdre cette cécité des contours, entrevoir les brindilles rebelles, et parfois même des bras vers une suite de touffes à la ligne…
Il était deux fois La Mer imprévisible, recherchée, malmenée. Derrière elle, une accumulation d’amas contredit sa couleur bleue lorsqu’elle reste lointaine. Il faut du temps pour perdre cette cécité des reflets, des remous, et parfois même la trouvaille d’un homme vers une suite d’ailleurs….
Il était trois fois des mains nouvellement arrivées. Elles seraient vierges de toute trace si d’autres ne les avaient pas déjà tant imaginées. Leur couleur est rosée. Il faut du temps pour perdre cette cécité et entendre des mains de père, entrevoir les veines des arrières et arrières…

Ce mois-ci le lien se fait par L’arroseur arrosé nouvelle partie d’Actualité. Une invitation à prendre votre appareil photo virtuel en bandoulière et à cliquer au long d’une petite historiette. Clic, Clac, Clic Clac !

Les doigts et la fermeture éclair

La porte est lourde, moi aussi. Ouverture sur la rue Campagne Première ! Un sac moyen et sur le dos à quelques pas de moi. Le coude gauche pointe vers le ciel et à son bout, des doigts gesticulent. Clic !

Au sommet du sac une accroche et juste en dessous la fameuse fermeture éclair… Son sourire se fait par moitié, un côté rejoint l’autre. Le bout de l’index et du majeur trottinent et s’exaspèrent. Ils appellent au secours et sont entendus. Le coude droit se positionne en seconde tourelle. Clac !

Les paumes sont cachées un peu boudeuses. Les jambes marchent et huit doigts courent. Telles de très vieilles tantes offusquées, les pouces sont Tendus à l’extrême.  Clic ! Clac !

Je raconterais bien à cette femme, la grande histoire de son sac. La fermeture a eu lieu, moi et le récit passons sous silence.

Noëlle Echiffre

Les doigts et la fermeture éclair

La porte est lourde, moi aussi. Ouverture sur la rue Campagne Première ! Un sac moyen et sur le dos à quelques pas de moi. Le coude gauche pointe vers le ciel et à son bout, des doigts gesticulent. Clic !

Au sommet du sac une accroche et juste en dessous la fameuse fermeture éclair… Son sourire se fait par moitié, un côté rejoint l’autre. Le bout de l’index et du majeur trottinent et s’exaspèrent. Ils appellent au secours et sont entendus. Le coude droit se positionne en seconde tourelle. Clac !

Les paumes sont cachées un peu boudeuses. Les jambes marchent et huit doigts courent. Telles de très vieilles tantes offusquées, les pouces sont Tendus à l’extrême.  Clic ! Clac !

Je raconterais bien à cette femme, la grande histoire de son sac. La fermeture a eu lieu, moi et le récit passons sous silence.

Newsletter de janvier 2013

4-val-de-loir

Ma main tournée vers les nuages, elle en a suivi les lignes. Sa boule de cristal, par un tour de passe-passe, s’ouvre et deviens traits flottants sur l’histoire.

Une fenêtre fait cadre. Du vide bien sûr mais aussi une surface, une aire d’existences. Petits tableaux à piocher en se régalant si possible.

Tout à fait autrement, dans actualité, l’arroseur arrosé vous attend. Comique de répétition !

Ce mois-ci Fabrice Dal’Secco nous raconte le chemin dans lequel il s’est engagé pour devenir  fondeur-sculpteur.

Pour vous, des projets quelle qu’en soit la nature. Très bonne année 2013 !

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Le lien du mois

Ce mois-ci le sculpteur Fabrice Dal’Secco nous raconte le chemin dans lequel il s’est engagé pour devenir un fondeur-sculpteur.

« Le rêve d’un journaliste devenu artiste »
Fabrice Dal’Secco est né à Paris, il y a 42 ans. Après plus de 15 années passées dans la presse automobile en tant que photographe, journaliste puis rédacteur en chef, il décide de tout quitter pour s’adonner à sa passion : la fonderie d’art. Attiré depuis longtemps par la matière, il sculpte, modèle puis réalise lui-même ses œuvres en bronze. Ses sources d’inspiration sont nombreuses : les émotions humaines, les animaux, la singularité et surtout l’humour. Il donne vie au varappeur, au golfeur, au sumo, au funambule… Il aime particulièrement jouer avec les socles, le plus souvent composés de matériaux bruts et insolites, qui font partie intégrante de la composition finale. Un défi technique pour que l’œuvre épouse le support, toujours en équilibre. Il innove sans cesse, créant des bronzes muraux, sorte de sculptures-tableaux.
Artiste avant tout, c’est aussi un insatiable bricoleur qui apprend vite et bien. Un autodidacte aux mains d’or qui façonne le bronze à l’envi. « Je rêvais depuis longtemps de travailler la matière en fusion. Avoir un creuset de bronze liquide entre les mains, c’est inouï ! Le bronze nous prouve chaque jour qu’il est vivant, qu’il a une âme. » 

Varappeur

Contestations invisibles !

Beauvais,  pas envie d’y aller, Jean si…. Non vraiment, envie pas trop….. Á Beauvais ? Bof… Bon, on y va à Beauvais !! Nous y allons à Beauvais.

La cathédrale, pas celle d’Amiens la plus formidable d’Europe ou du monde, non celle de Beauvais. Toutes les petites statues qui sont bien restaurées à Amiens sont là, absentes. Leurs empreintes comme remarques contestataires. Clic !

La porte capitonnée et au-delà, des vitraux, dégradés de couleurs de haut en bas. Du monochrome aux bleus qui tirent sur du violet et se lancent  jusqu’aux rouges. Clac !

Passage du classicisme au moderne, abstraction limitée par deux dessins sur vitre du XIII° siècle noirs et blancs. Deux tranches de mains absolument jointes, aussi un homme effondré contre les plis de tissus. Clic ! Clac !

 

L’arroseur arrosé #1

Vous le dire ! Je suis photographe et donne à voir à travers un objectif. Entre lui et moi, rien ne peut être exprimé, c’est ainsi.

Un quart d’heure, c’est la durée qui s’offrait à moi devant ces grilles piquantes du jardin du Luxembourg. Mes chaussures descendent l’ensemble de mon corps en bas des escaliers de pierre. La fontaine est ma destination, une évidence ! Oui mais…

Une mouette, ou est-ce un goéland, contourne la pelouse. Ses pattes se lèvent un peu et posent avec parcimonie chaque doigt sur le sol gravilloneux. Le correcteur orthographique se métamorphose en poète et m’assure : gravillon-eux, je prends !  Les plumes de son dos se froissent et se désolidarisent. L’oiseau se dessine un peu frileux. CLIC !

La pelouse interdite fait la pose. Un cri en transporte treize, les mouettes planent, orage ahurissant. La nuque renversée, je vois. CLAC !

Insignifiants, quinze oiseaux-mouettes squattent une portion de la surface verte. Le bec canalisé par la gravitation, elles se montrent  besogneuses. CLIC,CLAC !!

Newsletter de décembre

 

Ce mois de décembre, une image en début de lettre de la série Pêcher, Pomme ! Salade de fruits jolie, jolie….. et puis presque tout à fait autre chose !

C’est l’histoire de L’arroseur arrosé,

Vous le dire ! Je suis photographe et donne à voir à travers un objectif. Entre lui et moi, rien ne peut être exprimé, c’est ainsi.

Un quart d’heure, c’est la durée qui s’offrait à moi devant ces grilles piquantes du jardin du Luxembourg. Mes chaussures descendent l’ensemble de mon corps en bas des escaliers de pierre. La fontaine est ma destination, une évidence ! Oui mais…

Une mouette, ou est-ce un goéland, contourne la pelouse. Ses pattes se lèvent un peu et posent avec parcimonie chaque doigt sur le sol gravilloneux. Le correcteur orthographique se métamorphose en poète et m’assure : gravillon-eux, je prends !  Les plumes de son dos se froissent et se désolidarisent. L’oiseau se dessine un peu frileux. CLIC !

La pelouse interdite fait la pose. Un cri en transporte treize, les mouettes planent, orage ahurissant. La nuque renversée, je vois. CLAC !

Insignifiants, quinze oiseaux-mouettes squattent une portion de la surface verte. Le bec canalisé par la gravitation, elles se montrent  besogneuses. CLIC,CLAC !!

De mes yeux je les ai vues ! Je vais leur dire !! Raconter à vous.

Sur ce site photographique, un espace de photographies sans image. Représentations singulières à imaginer. Récits au coin du feu avant que l’écriture soit. L’arroseur est alors arrosé !

Noëlle Echiffre

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Le lien du mois

opium editions

Bienvenue dans une maison qui conçoit des livres de qualité, en empruntant son nom à un univers mêlé de poésie, d’addiction, d’exotisme et de fantasmes. La voilà qui façonne ses livres comme on invite au voyage, avec une sereine monomanie autour de la question du territoire.

Le territoire n’est pas le paysage. Il n’est pas non plus ce que l’homme, ou les animaux en font.
Oubliés les guides, la géographie, l’illustration, le récit, la description, l’altitude, le climat, le fuseau horaire, la température, ou la saison. Il n’est pas l’horizon ni la terre. Et cependant, il est tout cela. Alors que peuvent les auteurs au milieu de cette confusion ? Comment se frayer un chemin de traverse sans pervertir la nature de son âme ? Le monde ne se satisfaisant jamais d’une reproduction monadologique, où la création de l’univers s’expliquerait par la déclinaison du « moi », les artistes doivent se nourrir d’antithèses, de détails. De souvenirs et de paradoxes. Nous proposons par conséquent d’envisager des ensembles. Littéraires et plastiques. Le sens ne naîtrait ni précisément de l’un, ni complètement de l’autre, ni dans l’agencement en miroir de ces deux langages ; il jaillirait de l’endroit où le lecteur s’enracine, y trouve un lit. Nous souhaitons voir s’installer cet « entre-deux », ce pli subtil où coïncident les pensées.
Lecteurs et auteurs, dans une complicité tacite, un temps retrouvé.
Cette maison en est au début du voyage. Souhaitons-lui une vie longue et belle. Dans la joie.

Et puissiez-vous, futurs lecteurs ou déjà bergers, guider notre transhumance.

Voir le site internet

Coup de dé

 

Voir la traduction en japonais

Voir la traduction en italien

 

Newsletter de novembre

Elle en était assurée, certaines lueurs faisaient empreintes

En ce mois de novembre, je demande à Camille de nous raconter ses choix de sites photos. Elle m’a proposé un certain nombre de thèmes. Je me suis vue comme un chat, le poil hérissé par une typographie ou une organisation glaciale. Elle a souri et s’est exclamée : j’en étais sûr ! Nous sommes alors revenues vers sa première proposition, celle qui lui semblait me correspondre. J’ai ronronné…

Quand à la rentrée, Noëlle m’a demandé de refondre son site, j’ai hésité sur le thème à mettre en place. Un site, c’est avant tout une question d’organisation discrète, il doit de permettre à chacun de se perdre et se s’y retrouver à la fois.
Assurant mes arrières, j’ai multiplié les propositions graphiques, mais c’est la première qui a fait mouche. Avec ce nouveau thème, on navigue intuitivement d’une série à l’autre. Des articles plus détaillés sur certaines séries sont proposés pour aller plus loin. Enfin et surtout, si vous souhaitez réagir en ligne, c’est maintenant possible, vous pouvez laisser un commentaire ou un message !

Camille

Le Val de Loire ne vous est plus inconnu. Je vous présente l’hôtel La Mère Hamard au matin du 16 août. Supposez une chambre se transformant en instant de vie. Jean est sous la douche, cette fois-ci fortuitement, systématiquement les jours suivants. Nos souliers conversent, leurs lacets se délassent.

La journée n’est pas très avancée nous vadrouillons au jardin de Malévrier. Les danses de ciseaux sont visibles, la précision des formes l’atteste. Une pente à grimper et des branches entremêlées ; recherches paradoxales.

 

Le lien du mois

studios singuliers, espace de coworking
Ce mois-ci, le lien nous amène vers Studios Singuliers, le projet de Camille Garnier et ses deux associés qui proposent des espaces de coworking associatifs. Dans « coworking », comprenez espaces de travail collaboratifs où l’on vient mutualiser la logistique attenante au bureau, mais également le partage d’un réseau professionnel encourageant l’échange et les croisements de compétences.
À partir de 11€/jour, le studio est ouvert aux travailleurs indépendants, freelances, aux petites structures, chercheurs, pigistes etc. partageant les valeurs d’ouverture et de coopération.
Pour les curieux, la première journée est offerte !
 
Toutes les infos sont sur le site internet
Studios Singuliers
110, rue des Poissonniers, 
75018 Paris
M° Marcadet ou Simplon (L4 et L12)

Zoom sur « Les Mains »

Jeu de paume

« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font une coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme »
De Architectura, Vitruve (1er siècle av JC))
… Le présocratique Protagoras n’a t-il pas dit : «  L’Homme est la mesure de toute chose. » ? Léonard dessine l’idéale proportion d’u_n corps inscrit à la fois dans un carré, dans un cercle et donne illustration au texte de Vitruve : « La main complète est un dixième de l’homme. »

Le géomètre s’applique à compasser l’espace dans l’étude des proportions, le dessinateur apprend par elle à placer un volume, un corps.
Puis vient le travail sur le mouvement : affirmer une attitude dans la ligne, la lumière, la couleur, et placer une émotion ; l’effusion des sens émancipe la présence d’une figure, d’un paysage, d’un geste.

Dans l’école académique, Charles Le Brun (1619-1690), qui dirigea à l’origine les peintres de l’Institut, poussait l’étude des expressions sur les visages aux subtils mouvements anatomiques des muscles faciaux, enfin sur les mains.

Nicolas de Largillière (1656-1746), Etudes de mains, Musée du Louvre

Elles font le métronome de la mesure : proportionner, construire, animer, éclairer un tempérament. Viennent la grâce, la joie, le repos, la colère, la peur, l’ennui, la folie … les mains accompagnent et peuvent aussi compromettre ; agiles et sincères, elles répondent en écho et résonnent les secrets du cœur.

Noëlle Echiffre ne cherche pas la virtuosité gracile et élégante comme le faisait l’Académie, ça n’est pas l’accomplissement abouti et affirmé de l’attitude qui s’impose par la geste théâtrale, au contraire, la sincère et fragile connexion d’un geste à son esprit, un discours entre un corps et sa pensée, entre plusieurs corps aussi. N’en déplaise aux académiciens, le corps est beau lorsqu’il est imparfait !

Son relief escarpé parfois, lisse autrefois, ses griffes, sa chair, son squelette… son contact ne sont-ils pas nécessaires ? la main des autres est un réconfort. Ici elle signe une apparition, un signal irradiant la lumière, à défaut de défier l’obscurité, les doigts franchissent l’opacité.
Les compositions resserrées, les cadres rapprochés figent le mouvement, arrêtent le volume dans une trajectoire interrompue : une histoire en suspens …
Où le mouvement, appuyé par le dessin d’une ligne pliée, creusé dans la phalange, joue des clairs obscurs comme un ressort. Le précieux vaniteux de sa superbe doit-il s’en méfier, lorsque l’équilibriste s’en satisfait. Les mains sont des guides, des appuis à l’écho de l’esprit.

Prune Mallet, historienne d’art

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